
نظمت بعثة مشتركة بين منتدى المنظمات الوطنية لحقوق الإنسان وشبكة منظمات الأمن الغذائي المعروفة اختصار " بروزوا" يوم 13 / 12 / 2015 بزيارة ميدانية لمعاينة الأراضي الزراعية المعروفة بكارولات ولد انجاي التابعة لمركز دار البركه بمقاطعة بوكى , التي تمتد على مساحة تقدر ب 3200 هكتار , حيث تستفيدمنها 9 تجمعات قروية تابعة لمركز دار البركه هي : بور انجما دي ـ الركبة 1 ـ الركبة 2 ـ الركبه 3 ـ فوندي مايل جيري ـ سنتان جاما ـ وورعالي جلل ـ دار البركه ـ جاما ريو. حيث أن هذه الأراضي تدخل ضمن المشروع الذي تنوى استغلاله الهيئة العربية للاستثمار والتنمية الزراعية
وتهدف زيارة البعثة المشتركة بين منتدى منظمات حقوق الإنسان وشبكة منظمات الأمن الغذائي إلى إعداد ملف مناصرة ضد مصادرة هذه الأراضي الزراعية بحسب مصادر إعلامية ,حيث عقد ممثلوا سكان هذه التجمعات القروية اجتماعات بحضور رئيس البعثة صار مامادو , الامين التنفيذي للمنظمات الوطنية لحقوق الإنسان وذالك من أجل التشاور معهم حول وضع آلية لإعداد ملف مناصرة ضد مصادرة أراضيهم الزراعية التي اعتبروا أنه تم تقليصها من 3200 هكتار إلى 2280 هكتار وتقديم ملف لتلك المناصرة إلى الشركاء بحسب تصريحات رئيس البعثة صار مامامدو
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Le ROSA et le FONADH en visite de terrain à Darel Barka
Une délégation du FONADH et du Réseau des Organisations sur la Sécurité Alimentaire (ROSA) a effectué une visite de terrain le dimanche 13 décembre 2015 auprès des paysans de Darel Barka. L’objet de cette visite est de constater sur le terrain les destructions des cultures de décrues par les éléments de la gendarmerie nationale et s’enquérir de l’évolution des problèmes fonciers dans la cuvette de Karawlatt-Woullou N’Diaye. La délégation du consortium d’ONGS est présidée par Sarr Mamadou, coordonnateur du ROSA et secrétaire exécutif du FONADH. Il est accompagné par Sidi O Yelli, notable de la localité et membre actif de la coordination des affaires foncières de la commune de Darel Barka. La délégation a visité les cultures dévastées, les forêts classées, les villages, les cimetières, les exploitations maraîchères et les zones de pâturages situés dans la cuvette de Karawlatt-Woullou N’Diaye. Une visite sanctionnée par une réunion tenue avec les paysans à Woullou N’Diaye.
Après un bref échange avec les paysans à Woullou N’Diaye qui ont montré à la délégation les cultures détruites sur place, un guide s’embarque avec nous dans la voiture pour nous conduire sur les lieux. Première étape, le cimetière de Woullou N’Diaye qui surplombe la cuvette. Ici, indique notre guide, « c’est un cimetière où sont inhumés nos ancêtres et lorsqu’ils ont parlé de la réalisation du projet, j’ai amené du bois et des fils barbelés d’une longueur de 200 mètres pour clôturer la maison mortuaire. Malheureusement, les gendarmes sont venus et ils ont tout emporté. Il y’a environ 80 personnes qui sont enterrées dans ce cimetière » a fait savoir notre guide Cheîkh Tahar Dia.
La gendarmerie pointée du doit
Non loin de ce cimetière, des femmes, plantoirs à la main font des trouaisons tandis que d’autres mettent les semis en terre. Quatre jeunes garçons désherbent le champ avec des houes. A l’entrée du champ entouré par des branches d’épineux, des emballages de cigarettes, de lait rose, d’eau minérale, de pates alimentaires, de sardines, de gloria mais aussi des morceaux de tissu, du charbon de bois abandonnés sur place, témoignent de la présence d’éléments de la gendarmerie dont le nombre avoisinait une cinquantaine voire plus à en croire des paysans rencontrés sur les lieux. A l’intérieur du champ, Mansoura Mint Abdallahi, une veuve du village de Reghbe 1 lâche « ici, c’est notre terre, la terre de nos ancêtres, notre source de revenue, notre espace vital, notre raison d’être ». Sous le coup de l’émotion, ses paroles sont coupées. Les gendarmes nous ont chassés de nos terres en pleine campagne agricole et les cultures ont été dévastés témoigne Salme Mint Moylik, une paysanne. Aîché Mint Mohamed lui emboite le pas « cette terre nous appartient et nous la cultivons depuis longtemps. Woullou N’Diaye est la source de notre vie, c’est elle qui nous nourrit et tous nos besoins sont réglés à partir de cette terre. Les fournitures scolaires de nos enfants, tous les besoins immédiats sont réglés à partir de cette terre » a laissé entendre Aîché. Les autorités nous ont arraché cette terre, ils nous ont empêché de mettre en valeur nos terres alors que nos cultures étaient au stade de montaison et lorsque nous sommes revenues après le départ des gendarmes pour continuer le travail, nous avons constaté que la terre avait séché a affirmé Aîché. Nous ne réclamons que nos terres qui nous assurent la vie et assurent celle de notre cheptel et nous ne voulons pas plus que notre terre a conclu la jeune dame. Minetteou elle, s’insurge contre la gendarmerie qui est les a chassés de leurs terres et a laissé les animaux dévaster leurs cultures. Ils ont menacé de tirer sur tout celui qui oserait braver la mesure d’interdiction a affirmé Minettou. Nous vivons de cette terre jour et nuit, des fruits de ses arbres, de ses pâturages, de ses points d’eau. Nous ne connaissons ni un préfet, ni un ministre, cette terre demeure notre seule source de vie rappelle Minettou sur un ton furieux.
Des espaces vitaux menacés
Le convoi reprend son chemin. En cours de route, nous apercevons des troupeaux équins, des camelins, des chèvres, des ânes, des écureuils et des bovins. Des animaux qui viennent de tous les coins du pays paissent dans cette cuvette commente notre guide. Et si cette cuvette est aliénée poursuit-il, c’est toue la Mauritanie qui le ressentira. Arrêt sur l’une des bornes qui porte les initiales de l’AAAID en noir. Une photo du coordonnateur du ROSA et de notre guide prés de la borne. Nous visitons trois localités, Bour Walo et son puits construit en 1985, Diamel, Boubou Diénné, le marigot de Thiolgo qui inonde la cuvette de Karawlatt et le périmètre maraicher féminin de Bour réalisé avec le financement de Caritas. Au cimetière de Tenghtengh où reposent plusieurs ancêtres de la localité selon le vieux Siddi, le repère topographique au cœur de la maison mortuaire est apparent. Amadou Habi est décédé à l’âge de 92 ans, il est enterré ici, fait remarquer Siddi. Si on nous dit qu’il n y’a pas de cimetière dans cette cuvette, c’est étonnant dit le sexagénaire. Le minimum était d’abord de demander aux propriétaires terriens leurs cimetières. Jusqu’à ce jour nous enterrons nos morts dans ce cimetière déclare Siddi, le chef du village de Sinthiane Diama. Son témoignage est conforté par celui d’Amadou Mamadou. Un habitant du village de Bour Gamadji et Lèraabé. Mon frère de même père et mère est enterré dans ce cimetière dit Amadou. L’Etat doit réviser sa position. Des bornes jusqu’à l’intérieur d’un cimetière, aucune personne ne souhaite que ses morts soient profanés, couverts de déshonneur s’exclame l’ex-détenu d’Aleg arrêté dans le cadre du problème foncier.
Conclave avec les paysans
Il était 14 H 30 quand nous avons fini de faire le tour de la cuvette. Après une pause déjeunée, commence la réunion avec les paysans. La réunion s’est déroulée en présence de Cheikh Tidjani O Bleîl et de Kebad O N’Déyé, deux membres actifs de la commission locale de suivi des affaires foncières. Successivement, Sarr Mamadou et Sidi O Yelli prennent la parole pour expliquer aux paysans l’objet de leur visite. Pour le coordonnateur du FONADH et du ROSA, il urgeait pour eux, en tant que structures de lutte pour la défense des droits humains, d’une part et contre d’accaparement des terres, d’autre part de venir rencontrer les propriétaires terriens pour constater les dégâts, s’enquérir de leurs problèmes, surtout connaitre leurs attentes vis-à-vis de ces deux entités, le ROSA et le FOADH. En clair, les propriétaires terriens ont réitéré leur position initiale, fondée sur leur paternité sur la terre de Karawlatt-Woullou N’Diaye comme base de toute discussion avec le pouvoir. Et toutes les options sont envisagées. Du combat mené sur le terrain en passant par les tribunaux jusqu’à la commission africaine des droits de l’homme. Et dans ce cadre, le soutien du ROSA et du FONADH seront non seulement indispensables mais très précieux ont laissé entendre les propriétaires terriens qui ont vivement remercié le FONADH/ROSA et son coordonnateur M. Sarr Mamadou qui est resté mobilisé de leur côté depuis le début jusqu’à ce jour. Ce dernier de son côté a formulé des conseils à l’endroit des propriétaires terriens de Darel Barka et a réaffirmé la disponibilité du ROSA et du FOANDH à les accompagner dans leur lutte jusqu’à la reconquête de leurs terres spoliées. Une alerte à la famine dans la zone a été donnée par M. Cheikh Tahar Dia pour le courant de l’année 2015-2016. Avec la dévastation des cultures, le risque de la famine est là a affirmé l’ex-détenu d’Aleg. En plus des dettes contractées pendant la période de soudure de l’année en cours pour acheter des aliments de bétail sans compter le cheptel décimé en grand nombre pendant la sècheresse, le cinquantenaire tire la sonnette d’alarme et prévient pour qu’une aide alimentaire arrive à temps.
Compte rendu de Daouda Abdoul Kader Diopرئيس تحرير صحيفة له تيروارالناطقة بالفرنسية